La santé mentale : une donnée fondamentale en NBA


La nouvelle saison NBA approche et avec elle toute sa démesure. S’il y a bien une chose à ne pas oublier, c’est bien tout ce que peut apporter la sphère médiatique et sportive : la célébrité, l’argent, le succès et une visibilité sans précédent sur la scène mondiale.

Ces conditions feraient le rêve de beaucoup mais elles peuvent ne pas être suffisantes face à certaines blessures profondes et insondables. Pire encore, elles peuvent aggraver l’état d’une personne en proie à ses démons. C’est un sujet difficile à aborder, encore plus difficile à partager pour celle ou celui concerné en temps normal.

Imaginez donc toute la complexité de la chose lorsque l’on est mondialement suivi, que ce soit sur ou hors des terrains, physiquement ou virtuellement. Il vous faut aussi appréhender cette pression du résultat, toujours plus grande et oppressante à mesure de la folie médiatique. Les stars NBA mais aussi celles du sport ont cette problématique journalière à devoir gérer. L’exemple de Naomi Osaka, tenniswoman, star mondiale et véritable ambassadrice de son pays, est le plus criant, n’en déplaise à un certain serbe.

DeMar DeRozan

Revenons-en à la balle orange. Oui, cette épreuve est présente pour beaucoup. Elle est aussi une réalité sur nos parquets et deux stars l’affrontent et subissent les séquelles de celle-ci. C’est d’abord un joueur bien connu de notre génération qui décide d’ouvrir la discussion. DeMar DeRozan sort d’un long silence et profite des réseaux sociaux pour poster le message suivant sur sa page twitter en 2018 :

Un message plus que cryptique mais lourd de sens. Une référence à une musique de Kevin Gates du nom de Tomorrow. Les soutiens n’ont pas tardé à se montrer pour l’un des meilleurs joueurs de l’Histoire des Raptors. Par la suite, un entretien nous permet de comprendre ce que DeRozan affrontait. Plusieurs phrases raisonnent comme un appel à ne pas sous-estimer ces problèmes :

Ces luttes, ces moments de dépression, d’anxiété et de solitude (…) c’est l’une de ces choses qui, peut importe à quel point on se sent invincible, nous rend tous humains au final.

DeMar DeRozan via Yahoo! Sports

Ma mère me disait : ne te moque jamais de quiconque, car tu ne sais pas ce que traverse cette personne.

DeMar DeRozan via Yahoo! Sports

Ce qui est énoncé parait si simple. Néanmoins, il est difficile d’exposer ce que l’on ressent lorsque l’on est confronté à cela. Encore plus difficile de sortir de cette emprise lorsque son propre père endure lui aussi ces souffrances. Pourtant, même avec ce poids, il continue de se battre, à l’image du joueur sur le terrain.

Kevin Love

Ces mots ont eu un écho, notamment pour d’autres joueurs ayant à affronter les mêmes circonstances. Kevin Love s’est confié une première fois peu après DeRozan sur ses problèmes de santé mentale. Deux ans plus tard, la star de Cleveland exposait, dans The player’s tribune, le récit de ce qui le hanta. La première phrase annonçait la tenure de ses prochaines paroles :

Être en dépression est épuisant.

Kevin Love

Ensuite, tout son récit se construit autour de sa condition en tant que personne, comment le basket l’aidait à s’éloigner de funestes pensées. Cela pèse dans le quotidien d’un individu et à la fin de la journée, il ne reste que toi. Toi et tes pensées. Il n’y a pas un jour sans que l’on soit mis face à soi-même. Cela peut être insurmontable émotionnellement parlant. Au point de ne plus sortir de sa maison ni même de sa chambre, comme cela fut son cas. Une phrase touche particulièrement la corde sensible de celui qui écrit ces lignes :

Arrive le moment où le futur ne veut plus rien dire. Et lorsque l’on arrive au point où on perd tout espoir, la seule chose à laquelle vous pensez est : comment je peux faire partir cette douleur pour de bon ?

Kevin Love

Cette question peut avoir une tournure tragique. Kevin Love mettait en avant l’exemple de Robin Williams, lui aussi souffrant d’une dépression. Il rappelait que sans ses proches, sans avoir eu plusieurs discussions avec eux, il ne serait plus là pour en parler. C’est une donnée fondamentale que nous donne ici l’ailier-fort. Peu importe toute l’opulence qui peut nous entourer, l’essentiel reste d’avoir des personnes à qui se confier. Il a réussi à voir un professionnel qui lui a permis de se sentir bien dans sa peau. Il conclut avec ceci :

De quoi avais-je besoin ? (…) J’ai passé 29 ans à essayer d’y répondre (…) Pour moi, je pense que ce dont j’avais besoin était de parler à quelqu’un. Pour moi, ce dont j’avais besoin était de savoir que je n’étais pas seul. Si tu luttes en ce moment, je peux te dire que ce ne sera pas facile mais aussi que les choses iront mieux… et que tu n’es définitivement pas seul.

Kevin Love

Un dernier message rempli d’espoir que nous donne Kevin. Cela n’est « que » le témoignage venant d’une personne affrontant la vie pour certains. Il est source de bienveillance et d’optimisme pour ceux vivant les mêmes choses.

Rui Hachimura

Nous avons eu dernièrement une nouvelle en provenance de Washington concernant Rui Hachimura. Le jeune magicien s’est écarté des Wizards afin de régler « des soucis concernant sa santé mentale ». Ses témoignages concernant la pression de représenter un pays dans la NBA et le racisme dont il est victime doivent en faire partie. Il avait relayé publiquement le fait de recevoir des messages racistes quotidiennement.

S’il y a bien une leçon à retenir, c’est qu’il ne faut pas se mettre de côté. Nous méritons tous d’être heureux. Pas juste bien, heureux. Se sentir à l’aise physiquement et mentalement, être épanoui. C’est ce qu’il y a de plus inestimable dans la vie et elle mérite qu’on la vive tout simplement.


Crédit photo : ESPN

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