Alors que la Summer League de Las Vegas s’achève pour Sacramento, il est temps de tirer quelques conclusions hâtives des matchs d’été de notre young squad. On le sait tous, la Summer League n’est pas forcément représentative de ce que les joueurs vont réellement être capables de montrer en saison régulière, mais elle permet de donner quelques tendances.
Pour retrouver les résultats et les performances des Kings en Summer League, consultez cette page. Mais maintenant, place au bilan !
Bilan général : une jeune équipe pleine d’envie
Même si l’effectif a légèrement changé entre les deux Summer Leagues, l’analyse que l’on peut faire du jeu produit par les Kings reste la même : une équipe énergique mais un peu juste.
En l’absence d’un vrai meneur sur la plupart de la compétition, le jeu était un peu brouillon et individualiste, chacun voulant tirer son épingle du jeu. Heureusement, Mason a su dépanner en tant que chef d’orchestre mais le plan de jeu de l’équipe (si tant est que l’on puisse l’appeler comme ça) est resté un tantinet désorganisé. Pas de systèmes, des décisions douteuses au shoot et beaucoup de turnovers font que ce n’était pas toujours un plaisir à regarder. Du côté défensif, parfois la couverture extérieure était trop juste voire totalement absente. Sans parler des passages « crampe au cerveau » où personne ne semble avoir envie d’aller défendre.
Cependant, tous les joueurs ont montré beaucoup d’envie sur le terrain. Ce n’était peut être pas très bien organisé, mais ça galopait et produisait du jeu rapide. On ne peut pas dire qu’on ait vu beaucoup de possessions arriver au terme de l’horloge. De fait, le jeu en transition était bon et même sur demi-terrain, on a eu droit à de jolis passages collectifs : pick and roll, backdoor cuts, circulation de balle, passes bien senties et dunks spectaculaires se sont invités à la partie. On a aussi vu globalement de la bonne volonté en défense avec des joueurs assez mobiles.
Plusieurs joueurs de l’effectif, qui seront amenés à avoir un rôle important en saison régulière, ont su se démarquer du niveau de jeu moyen du reste des invités et c’est plutôt bon signe.
Bilan :
- Summer League de Sacramento : 1 victoire & 2 défaites
- Summer League de Las Vegas : 2 victoires & 3 défaites
Le coup de coeur : Harry Giles
Teasé par la franchise et très attendu par les fans après une saison blanche, le jeune Harry Giles avait beaucoup de pression sur ses épaules à l’abord de la Summer League. Ça ne lui a pas fait peur car le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a assuré au fil des matchs. Certes des ajustements sont encore à faire, il est encore rouillé, mais qui peut reprocher cela à un joueur de 20 ans qui n’a pas disputé un match officiel depuis plus d’un an ? Giles a par son jeu montré toute sa détermination et sa hargne, si bien qu’il a très vite été comparé au grand Kevin Garnett. En effet, HG a fait preuve d’une intensité folle des deux côtés du terrain, au point de se comporter un peu nasty. Rien de méchant, c’est même appréciable. Il en veut et ne se laissera pas marcher sur les pieds.
Même s’il a été un peu en difficulté au rebond sur certains matchs, il a compensé dans les autres secteurs du jeu. En défense, il s’est montré extrêmement précieux en exerçant une grosse pression sur son adversaire direct : ses qualités athlétiques, ses longs segments ainsi que sa mobilité n’y ont pas été pour rien. Il sait contrer, intercepter, contenir son joueur au poste et son QI défensif est déjà bien développé pour un joueur de son âge. En attaque, il a prouvé qu’il était à l’aise partout : sous le panier, au poste, à mi-distance et même derrière l’arc. Très agile et mobile pour un pivot, il a posé quelques problèmes aux défenses adverses. Et si ses shoots ne rentraient pas ? Pas de souci, Harry est aussi capable de se muter en passeur et de faire profiter ses coéquipiers de sa bonne vision du jeu. Un gars complet je vous dis.
Par ailleurs, il a emmagasiné de la confiance au fil des matchs et la franchise, les journalistes et autres commentateurs ne tarissent d’éloges à son égard. Je m’attendais à le voir prêt à jouer, mais j’étais loin de m’imaginer cela. Gros coeur avec les doigts pour toi Harry Giles, j’ai hâte de te voir en saison régulière. Nul doute qu’il sera un pièce maitresse de la rotation et probablement en course pour le ROY. Wait and see.
Statistiques :
- Summer League de Sacramento : 9.3 points (48%), 6 rebonds, 1.7 interceptions & 1 contre en 33 minutes
- Summer League de Las Vegas : 10.8 points (42%), 7 rebonds, 1.5 passe & 1.5 interception en 23 minutes
- Meilleure performance : 17 points, 6 rebonds & 5 interceptions contre les Suns
La bonne surprise : Justin Jackson
Fantomatique en saison régulière même s’il a eu quelques bons passages, Justin Jackson s’est complètement transformé lors de cette Summer League, au point de s’imposer comme le leader offensif de l’équipe dans cette compétition. On pouvait cependant imaginer que JJ allait encore galérer après une première rencontre très moyenne contre les Lakers. Que nenni. Très vite, l’ailier des Kings s’est montré très à l’aise avec son shoot (peut-être même un peu trop parfois) et a commencé à artiller de partout. Mi-distance, corner, 3-points… rien ne lui a fait peur et on peut dire que ça lui a plutôt réussi : 5 matchs à 20 points ou plus en 7 sorties, dont une pointe à 28 pions contre les Clippers.
Très prolifique en attaque, Jackson a régalé les fans et les commentateurs en prenant feu par moments. Ces très bons passages ont eu le mérite de lui faire prendre confiance et de nous tenir ambiancés dans des matchs parfois tristounets. Si l’on pouvait lui reprocher quelque chose, ça serait d’avoir forcé ses shoots quand cela ne rentrait pas, et on l’a notamment vu contre Cleveland. Mais cela reste de la Summer League, on ne peut pas en vouloir aux joueurs de tenter des choses et d’essayer de s’ajuster. C’est précisément le but de cette compétition.
JJ devra montrer que cette efficacité en Summer League n’était pas seulement un bon passage mais signe d’un réel progrès, ce qui lui permettrait d’être un solide role player en saison régulière. Si une chose est sûre, c’est que l’ancien champion NCAA est attendu au tournant.
Statistiques :
- Summer League de Sacramento : 17 points (53%) & 3 rebonds en 38 minutes
- Summer League de Las Vegas : 19 points (42%), 3.5 rebonds & 1 interception en 31 minutes
- Meilleure performance : 28 points & 4 rebonds contre les Clippers
La confirmation : Frank Mason III
De’Aaron Fox absent dès le deuxième match de Summer League, c’est Frank Mason III qui a dû prendre la responsabilité de mener le jeu des Kings. Il a prouvé plusieurs choses sur ces matchs d’été, et la plupart ne sont pas pour nous déplaire.
Tout d’abord, il n’a pas perdu l’énergie et l’intensité qu’on lui connaissait en saison régulière. Il a même su la canaliser afin de prendre de meilleures décisions. Lui qui pouvait parfois se jeter sur certaines actions, il s’est montré plus responsable et plus gestionnaire tout en ne dénaturant pas son jeu. Toujours aussi complet, efficace en attaque et concentré en défense, Frankie a tenu la baraque notamment en se montrant beaucoup plus distributeur.
S’il y a un point où il n’a pas rassuré, c’est sur sa prise de décision pour les shoots et également sur jeu placé. Les pull-up en transition, les dribbles qui s’éternisent et le passes hasardeuses, c’est définitivement non. Même si sur certains matchs il a été un peu juste, Mason a prouvé qu’il restait un back-up meneur très correct. Surclassé premier meneur de l’équipe sur cette compétition, Mason a fait ce qu’il a pu mais il est loin de pouvoir assurer le rôle d’un meneur titulaire.
Nul doute qu’il restera la seconde option derrière Fox en saison régulière. Il a montré de belles choses, dans la lignée de la saison passée. Des progrès ont été faits mais il y a encore du travail.
Statistiques :
- Summer League de Sacramento : 11.7 points (42%), 3.7 rebonds, 6.3 passes & 1.7 interception en 33 minutes
- Summer League de Las Vegas : 9.7 points (37%), 1.7 rebond & 8 passes en 29 minutes
- Meilleure performance : 10 points & 13 passes contre les Grizzlies
La révélation : Zach Auguste
« Auguste ? Mais qui c’est celui-là ? » me suis-je demandé en regardant au fur et à mesure des matchs les performances de l’ancien de Notre Dame. Plutôt discret lors de Summer League de Sacramento en raison d’un faible temps de jeu, il s’est véritablement révélé à Las Vegas. Ses minutes ont été plus que doublées et il ne lui en a pas fallu plus pour révéler l’étendue de son potentiel : 2 double-double et une pointe à 19 points lui ont permis de se projeter sur le devant de la scène.
Intérieur polyvalent et complet, Auguste ne manque pas d’envie et d’énergie : même si son QI basket n’est pas maximal, il s’est donné à 200% lors de chaque match disputé. Il a été intéressant en attaque, efficace en défense et présent au rebond. Sa performance estivale a été si remarquée que bon nombre de journalistes et d’analystes le voient aujourd’hui décrocher un 2-way contract chez les Kings, après avoir échoué à accéder à la NBA les deux années précédentes.
Attention tout de même à Wenyen Gabriel qui a lui aussi, dans un registre similaire, montré de très belles choses sur cette Summer League. Les deux gaillards seront en discussion sérieuse pour décrocher le précieux sésame.
Statistiques :
- Summer League de Sacramento : 2.3 points (30%) & 4 rebonds en 9 minutes
- Summer League de Las Vegas : 11 points (67%), 7.6 rebonds et 1.2 interception en 22 minutes
- Meilleure performance : 19 points & 9 rebonds contre les Cavaliers
L’incertitude : Marvin Bagley III
Sélectionné en 2e position lors de la Draft, Marvin Bagley III était attendu à l’abord des Summer Leagues pour confirmer les attentes placées en lui ou du moins commencer à rassurer. Le fait est que l’on devra attendre un peu plus longtemps pour cela. Il a disputé peu de matchs entre Sacramento et Las Vegas (4) en raison d’une petite blessure à la hanche, ce qui ne nous a pas donné un réel aperçu de son jeu. De plus, le peu que l’on a vu n’est pas exceptionnel.
Commençons par les points positifs. Ses qualités athlétiques sont bien là : vitesse, détente, réactivité … le garçon est actif et ça fait plaisir à voir. Il est capable de scorer et de prendre des bonnes décisions en attaque, on l’a vu assez efficace sur du jeu en transition. Même quand il a été en difficulté au shoot, il ne s’est pas démonté et a continué à jouer son jeu, preuve de son gros moteur et de sa détermination. Par ailleurs, sa défense n’est pas aussi mauvaise que ce que l’on pouvait penser. Il a fait sa part du job en contenant bien son adversaire direct la plupart du temps et s’est même adjugé quelques jolis contres.
Maintenant, les points négatifs. Même s’il a des aptitudes physiques au-dessus de la moyenne, Bagley manque de puissance et de force pour pouvoir jouer efficacement au poste. Il n’a souvent pas été capable d’enfoncer son joueur en post-up et le tir enchainé s’en trouve évidemment moyen voire forcé. C’est un gros problème pour un intérieur. L’exemple flagrant de cela est le match contre les Warriors où Bagley n’a pas existé face à Jordan Bell. Par ailleurs, sa sélection de tir n’était pas toujours optimale. Tout ça n’a pas aidé son efficacité offensive et ses pourcentages en ont pâti.
Attention, ce n’est que de la Summer League et cela ne présage en rien ses futures performances en NBA. Certains parlent déjà de bust mais cela ne m’étonnerait pas que le rookie ferme quelques bouches à l’entame de la saison régulière. Est-ce que Bagley a totalement rassuré ? Non. Est-ce qu’il y a de quoi être inquiet ? Non plus. C’est un gros bosseur, il ne se laissera pas démonter par une Summer League moyenne et voudra faire ses preuves dès la pré-saison.
Statistiques :
- Summer League de Sacramento : 8.7 points (31%), 5.3 rebonds & 2 contres en 31 minutes
- Summer League de Las Vegas : 15 points, 7 rebonds & 2 passes en 32 minutes (1 seul match)
- Meilleure performance : 18 points & 6 rebonds contre les Lakers
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