Bilan de la saison : Keegan Murray


Il n’a pas été élu Rookie de l’année ni même cité parmi les trois finalistes, mais Keegan Murray a sans conteste été le rookie le plus impactant de sa cuvée.

Responsabilisé dès ses premiers matchs, titulaire et soumis aux exigences de Mike Brown, il a eu à cœur de s’améliorer chaque jour tout en participant activement au succès d’une équipe top-3 de conférence. Discret mais efficace, et c’est pour ça qu’on l’aime.

Statistiques 2022/23 : 12.2 PTS, 4.6 REB, 1.2 PAD, 45.3% TR (9.8 TT), 41.1% 3PT (6.3 TT)

Distinctions : 2x Rookie du mois, Rising Star, All-Rookie 1st team

Les points positifs

Malgré les pertes d’adresse ou les matchs où il semblait absent, il n’a jamais baissé la tête et ses coéquipiers ont continué à lui faire confiance. Mike Brown l’a lui-même avoué : il a été très dur avec son rookie, mais ce dernier a parfaitement répondu au défi.

Ce qui a frappé avec Murray, c’est sa capacité à rapidement assimiler ce qui lui était demandé. Coach Brown trouve qu’il ne va pas assez au cercle ? « Bien reçu, je m’y mets ». Coach Brown trouve qu’il n’est pas assez présent au rebond ? « Bien reçu, je m’y mets ». Il ne cherche pas assez à créer son tir ? « Bien reçu, je m’y mets ». Comme un robot, il intègre et il met en place. Imaginez alors ce qu’il peut faire en plusieurs saisons…

Un record all-time : oui, quand même, il faut en parler. Même si les plus dubitatifs vous diront que c’EsT nORmAl avEC l’éVOLutIOn du JeU, il a pulvérisé le record de 3-points marqués par un rookie, en dépassant la marque de quasi 20 unités (206 contre 187). Pas certain que ça soit battu de sitôt.

Sans parler du simple record rookie, il a inscrit son nom aux côtés des meilleurs shooters de NBA en étant un des seuls 6 joueurs de toute la ligue avec au moins 200 3-points marqués à plus de 40% de réussite (206 à 41.1%). Plus adroits que lui dans cette catégorie ? Stephen Curry, Klay Thompson et Buddy Hield. Ça vous classe un bonhomme.

Les points négatifs

Il a très tôt pris le rookie wall en pleine tronche, avec un mois de novembre très compliqué (8 points à 34% au tir dont 27% de loin). Mais quel rookie ne subit aucune mauvaise passe ?

S’il a été plutôt efficace sur le début de saison, il semblait visuellement peu à l’aise et s’était enfermé dans un jeu très stéréotypé, vivant et mourant par son adresse de loin.

Il faisait des efforts, mais a très souvent été ciblé en défense (notamment pendant les playoffs) en raison de sa faible rapidité latérale.

En playoffs

Très rare sont les rookies qui ont un rôle proéminent en playoffs, le dernier auquel on pourrait penser étant Tyler Herro avec Miami en 2020. Keegan Murray n’est pas entré de la meilleure des manières dans sa postseason, ne cumulant que 10 points (mais 12 rebonds) à 3/13 au tir sur ses 3 premiers matchs. Heureusement, malgré cela, les Kings s’en sont plutôt bien sortis en remportant 2 de ces 3 parties.

C’est lors du game 4 que le déclic s’est produit : alors que les Kings passaient tout près d’arracher un match à San Francisco (défaite 125-126), Keegan Murray en a profité pour signer sa première performance référence sur la grande scène. Avec 23 points, 7 rebonds et un superbe 9/13 au tir dont 5/7 derrière l’arc, il est passé à un tir d’Harrison Barnes d’être un des héros du match, lui qui terminait ainsi 2ème meilleur marqueur de son équipe derrière les 38 unités de De’Aaron Fox.

Sur les 4 derniers matchs de la série, il aligne les très belles moyennes de 14.5 points et 8 rebonds à 51% au tir dont près de 46% à 3-points, sans aucune sortie sous les 10 points. Complètement débloqué et en confiance, il a été capable de scorer aux trois niveaux tout en jouant avec la maturité d’un vétéran. Très prometteur.

Ce sur quoi on l’attend la saison prochaine

Dans un monde où on ne sait pas encore ce qu’il adviendra d’Harrison Barnes et au vu de ses récents progrès, il est fort probable que Keegan Murray soit encore plus responsabilisé en attaque. Les quelques mois à jouer timidement en campant derrière l’arc sont terminés, tout le monde a vu de quoi il était capable. De 12 points de moyenne cette saison, on en attendra probablement 15 ou 16 l’année prochaine, avec encore plus de matchs au-dessus des 20 unités (13 en 2022-2023).

Les rebonds seront aussi un point d’attention, puisqu’il a montré une propension à se montrer très actif et agressif dans ce secteur. Il faut s’attendre à ce qu’il continue dans cette voie.

Son meilleur match de la saison

Si c’est avec ses 30 points (record en carrière) à 8/12 de loin à Houston le 6 février qu’il a démontré toute sa puissance de feu, on lui préfèrera la performance réussie face au Thunder quelques jours plus tôt, le 20 janvier : 29 points (ce qui était alors son record en carrière) assortis de 14 rebonds (record en carrière) avec un hallucinant 10/12 au tir dont 5/7 derrière l’arc en 33 minutes de jeu.

C’est la performance la plus complète qu’il ait pu produire cette saison, et c’est sûrement le match où tout le monde a commencé à se rendre compte de l’étendue de sa palette offensive : 15 points de loin, 10 points au cercle (dont un joli poster sur les Williams) et à mi-distance et 4 sur la ligne des lancers (en autant de tentatives). Ce fût un flash du scoreur complet qu’il était à Iowa et que l’on espère le voir devenir dans les prochaines saisons.

Une action mémorable

Il ne vous a pas échappé que Keegan Murray avait explosé le record rookie du nombre de 3-points marqués sur une saison (206), précédemment détenu par Donovan Mitchell (187). A Portland, dans le même match qui a permis aux Kings de valider leur ticket pour les playoffs, le rookie en a profité pour dépasser son aîné en convertissant une tentative de loin en transition sur une belle remise de De’Aaron Fox. La légende dit même qu’un petit sourire lui aurait échappé sur le repli défensif.

Crédit photo : Sacramento Kings (via Twitter)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *