De’Aaron Fox : pièce centrale du futur de Sacramento ?


Presque 4 ans se sont écoulés depuis cette fameuse draft de 2017. L’ère Demarcus Cousins venait de se finir avec un trade dont je préfère encore me taire vu la contrepartie obtenue et Dave Joerger finissait sa première saison.  

Les Kings avaient plus que besoin d’un nouveau potentiel de haute volée pour pouvoir rêver à quelque chose de plus ambitieux que le ventre mou de la conférence Ouest. La loterie nous offre le 3ème choix de cette Draft mais à cause d’une clause dans un trade précédent avec les 76ers, un swap est fait avec Philadelphie et nous nous retrouvons avec le le 5ème choix. C’est ainsi que ce soir d’été, Adam Silver appelle sur la scène un certain De’Aaron Fox en provenance de Kentucky. Meneur dragster, scoreur et l’un des plus rapide du Far-West, il arrive dans cette équipe n’ayant pas vu les playoffs depuis un très long moment. Des espoirs et des attentes sont portés sur lui et ce que l’on peut dire, c’est qu’il montre tout de suite qu’il est promis à quelque chose de grand.  

La saison 2017-2018 est encore une saison très moyenne en termes de bilan (27-55), les jeunes sélectionnés par notre ancien General Manager Vlade Divac montrent quelques bonnes choses. Bogdan Bogdanovic préchauffe, Justin Jackson montre un potentiel de 3&D tout à fait correct mais c’est surtout Fox qui éblouit par son talent, le tout sous la houlette et la protection de Joerger. Il va donner du temps de jeu en sortie de banc à tous ces jeunes rookies afin qu’ils puissent apprendre tout en se développant tranquillement, à l’abri des regards et des médias.

Au fur et à mesure, Fox prend de l’importance grâce à son niveau de jeu mais aussi à cause de la déception sur George Hill : 61 titularisations pour le jeune renard lors de sa saison rookie. Sa première saison est honorable avec 11.6 Pts, 2.8 Rbds, 4.4 Pds et 1 Stl de moyenne en 28 minutes de jeu. Des statistiques prometteuses pour la suite de l’aventure.  

C’est à partir de la saison 2018-2019 que le meneur de Sacramento va prendre une toute autre envergure dans le jeu mais aussi dans la hiérarchie de la franchise. Après le choix de Marvin Bagley III par Divac afin de créer une paire complémentaire, Fox décide de passer à l’étape supérieure et de mener une des équipes les plus excitante de la saison sous le jeu rapide prôné par Joerger (5ème Pace de la NBA avec 103.1). Transitions, 3 pts en première intention et drives foudroyants sont les maîtres mots dans la capitale californienne et cela fonctionne à merveille. La présence d’Iman Shumpert permet de solidifier tout ça et de créer la courte période de The Score. Tout se passe à merveille et cette saison aurait pu être belle.

Néanmoins, le départ de Shumpert (merci Divac) et la deuxième partie de saison en demi-teinte qui suit nous laisse à la 9ème place du classement. Monsieur De’Aaron dans tout ça? 17.3 Pts, 3.8 Rbds, 7.3 Pds et 1.6 Stls. Une saison sophomore de grande classe qui laisse derrière elle cet espoir de playoffs dans un futur proche… 

… Oui mais non. Joerger est renvoyé l’été 2019 et c’est Luke Walton qui prend le poste de Head Coach à Sacramento. Le début de la fin? En tout cas, pour l’excitation qu’il y avait autour des Kings, on peut répondre oui. La blessure de Marvin Bagley III, un jeu complètement à l’opposé de la notion de « vitesse » avec la 21ème Pace (98.5 !!), Une attaque plus en galère avec le 18ème offensive rating (110.2) et une défense toujours aussi poreuse (21 ème defensive rating avec 112.2) vont mettre un frein à l’engouement des fans NBA. Fox essaye pourtant de prendre la franchise sur son dos avec une saison très honorable en tournant à 21.1 Pts, 3.8 Rbds, 6.8 Pds et 1.5 Stls par match.

Trop court et pas assez préparé mentalement, la saison 2019-2020 est un échec complet, tant sur les résultats que sur le jeu en lui même. Un pas en arrière tellement frustrant que le poste de Divac n’est plus assuré. L’ancienne légende des Kings rend d’ailleurs les clés du bureau pendant l’été 2020. Monte McNair prend alors sa place et c’est un tout nouveau projet qui semble prendre forme avec comme points cardinaux la formation des jeunes et le talent (la draft de Tyrese Haliburton est un bel exemple). 

Un début de saison 2020-2021 chaotique malgré un De’Aaron Fox qui tente de montrer l’exemple sur le terrain (21.3 Pts, 3.4 Rbds et 6.1 Pds après 19 matchs) et nous voilà dans une situation entre progrès d’un soir et frustration durable. Le renard démontre encore de son talent offensif impressionnant et de qualités athlétiques folles. Pourtant, on ne voit pas un véritable changement par rapport à la saison dernière pour le moment. La question qui peut se poser prématurément (et volontairement) est la suivante : De’Aaron Fox est-il le joueur phare sur lequel nous pouvons reconstruire une franchise?

Avant que l’on me pousse du haut du Golden 1 center, il faut dire que cette question est légitime vu la prolongation signée cet été avec 158 millions de $ sur les 5 ans à venir, sans compter les objectifs rémunérés (possibilité de monter à 195 millions de $). En revanche, cette signature reste justifiée car très peu de joueurs avec un aussi grand talent que monsieur Fox passent dans cet asile de fous. Est-ce pour autant un joueur capable de rendre une équipe collectivement plus forte? Beaucoup de circonstances atténuantes sont à observer lorsque l’on parle des performances des Kings. L’incapacité du coach à s’ajuster et à proposer une tactique défensive durable, une instabilité folle de la franchise à tous les niveaux mais aussi un mental proche de zéro. 

Arrêtons-nous sur ce point : la mentalité des Kings. Suffisante, parfois honteuse ou encore très en deçà d’une équipe qui devrait avoir faim de succès, elle pourrait cependant être raviver par l’âme d’un véritable leader. Ce problème ne date pourtant pas d’hier. Il y a l’effondrement des Kings après le trade de Shumpert en février 2019 et la désillusion sur l’impact de Trevor Ariza en tant que vétéran confirmé, ce qui amène à un début de saison dernière catastrophique. Nous pouvons remercier l’arrivée de Kent Bazemore pendant l’hiver 2020 qui arrive à redonner vie dans ce vestiaire et cette équipe avant l’arrêt des festivités pour raisons sanitaires. Enfin, le clair manque d’envie sur le terrain pour certains soirs est sûrement lié au départ pour les Warriors de celui-ci.

Tout ce qui est énoncé n’est pas une coïncidence car le début de cette saison confirme ce constat désolant : il y a un manque criant de leadership et cela ne se cantonne pas à l’exemplarité sur le terrain ou par des statistiques impressionnantes. Il faut du coeur, du courage mais surtout un investissement plus fort encore sur la réussite de chaque membre de l’effectif et surtout du collectif.  

Notre meneur a montré qu’il pouvait protéger les siens (l’exemple de Marvin Bagley et de la tourmente médiatique autour des parents des joueurs qui fait rage encore à l’heure actuelle), qu’il aimait Sacramento et qu’il souhaitait faire quelque chose de grand ici. Des mots forts donnés par ce joueur. Des mots qui doivent néanmoins être accompagné par la suite d’actions concrètes, d’un passage à un niveau supérieur. À lui de prouver qu’il peut devenir un vrai franchise player, en mettant réellement la franchise sur son dos tout en contribuant à la réussite de chacun. Peut-être un tout petit peu moins de scoring et plus de collectif afin de mettre les coéquipiers dans de meilleurs conditions (si Luke Walton daigne mettre ça en place…) ? 

Attendons la fin de la saison pour pouvoir donner une première réponse concrète à cette question tendancieuse. Si vous en avez déjà une, le débat est désormais posé et pourrait devenir un réel sujet si les choses ne se passent pas comme prévu dans la progression du joueur et donc dans les plans de Monte McNair.


Crédit photo : The Sacramento Bee

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