Fox/Haliburton : un véritable manque de compatibilité ?


Le début de saison des Kings est encore une fois un panel entre le meilleur et le pire dont l’équipe est capable. Une attaque fluide avec un mouvement de balle intéressant, des joueurs qui se rendent disponibles et des connexions intéressantes.

À l’opposé, des systèmes qui sont accrochés par l’équipe adverse et un manque cruel d’ajustements. Une défense qui montre un meilleur visage, avec de l’envie. À l’opposé, une nonchalance, notamment au rebond et des rotations inexistantes en plus d’une défense du périmètre limitée.

De’Aaron Fox et Tyrese Haliburton portent en eux les derniers espoirs pour les Kings de revoir une post-season dans un futur proche. Que l’on y croit ou non, le talent est indéniable chez les deux guards et même si la question du plafond se pose, une autre arrive progressivement sur le devant de la scène médiatique. Faisons un point ensemble.

Une saison qui peine à démarrer

S’il y a bien une chose qui chiffonne nos amis californiens, c’est bien le début de saison très limite du « franchise player » de Sacramento. Ses statistiques sur toute la saison ? 19.8 pts – 3.8 rbds – 6.3 pds à 41.1% au tir et 21.1% (?!) à 3pts. On s’attendait à une mise en route progressive, on voit surtout un barbotage qui n’a que trop duré. Au delà des chiffres, c’est surtout des choix qui font peine à voir. Midrange compliqué, drive hésitant, tir du parking forcé et pertes de balle à gogo. 

Le dernier turnover contre le Thunder a particulièrement mis la fanbase dans un état de chaos total. Des avis allant même jusqu’à demander le transfert de Fox. Nous ne ferons aucun commentaire, les Américains pouvant être sous coke (et on parle pas du coca). Il y a du mieux ces derniers jours mais qu’il est loin le temps des matchs complets (sur les 7 derniers matchs : 21.9 pts – 3 rbds – 5.7 pds – 1.7 stls à 46% au tir).

Un cap qui ne se franchit pas ?

Pour Tyrese Haliburton, malgré des performances qui restent utiles au groupe, il y a chez quelques fans une certaine déception. Auteur d’une saison rookie plus qu’admirable (13 pts – 3 rbds – 5.3 pds – 1.3 stls à 47% au tir et 40.9% à 3pts), sa saison sophomore reste dans les mêmes standings malgré une légère augmentation. Ses statistiques ? 13.4 pts – 3.8 rbds – 5.6 pds – 1.4 stls et 1.1 bcks à 47% au tir et 40.9% à 3pts.

Des statistiques plus que complètes mais qui stagnent à ce moment de la saison. Pourtant, on sent une envie de remplir un rôle polyvalent, plus de maturité et surtout une propreté inchangée. Son match contre les Pelicans le 3 novembre 2021 est son meilleur en carrière, tant dans l’assurance que dans la polyvalence. Toutefois, on lui remarque un manque de confiance offensif et surtout un cap toujours pas passé. 

L’épineuse question  

C’est à ce moment que les médias ont commencé à se demander : Est-ce que le duo Fox-Haliburton est compatible sur le terrain ? Regardons ensemble les deux profils. L’un est meneur dragster, scoreur et étant plus à l’aise au drive et dans la raquette. L’autre est un guard gestionnaire, capable de scorer sans s’imposer, de sanctionner de loin si on lui laisse l’occasion et de créer un mouvement offensif. 

Scoreur et gestionnaire, deux profils qui doivent se compléter pourtant. Si on regarde une première statistique de manière brut, on remarque la chose suivante : sur 243 minutes, le duo Fox/Haliburton a un net rating de 1.8 (112.9 -111.1 = 1.8). On le rappelle, le net rating se calcule en faisant la soustraction entre l’offensive et le defensive rating. Cela est plutôt favorable donc. 

Une prise de recul

Dans le podcast de Zach Lowe, rédacteur pour ESPN, la question sur l’attaque des Kings est abordée. 5ème attaque et 21ème défense de la NBA, les Kings ont amélioré leurs statistiques collectives mais ont un bilan encore négatif (6-8).

Cette question de la compatibilité émerge également au sein des exécutifs californiens et le calcul « simpliste » qui pourrait être fait est le suivant : Fox en galère avec la titularisation définitive d’Haliburton. Simple, visible et de quoi entretenir une crainte. Pourtant, le net rating de l’année dernière sur leur duo est négatif (-4.7) avec une impression de meilleure connexion.

Elle se confirme lorsque l’on s’attache à la différence du temps de jeu partagé entre cette saison et la saison dernière. Sur la saison 2020-2021 de Fox (sa meilleure en carrière), 47% des ses minutes se font avec Haliburton. Cette saison, le Renard partage 55% de ses minutes avec Haliburton titulaire (pas une grosse différence donc) avec une impression de moins bien mais un net rating positif.

L’usage rate (pourcentage de ballon « utilisé » par un joueur lorsqu’il est sur le terrain) était meilleur lorsqu’Haliburton était avec lui. C’est surtout la maladresse extérieure de Fox qui entache cette connexion avec le sophomore aujourd’hui (24% à 3pts contre 39% sans lui). N’oublions pas aussi que Fox prend énormément de tirs forcés du périmètre, ayant plus d’espace avec Haliburton sur le terrain.

Quelle conclusion en faire ?

Il est difficile de tirer une réponse définitive en se basant sur des chiffres. Leur utilisation peut faire varier la conclusion. 

La paire Fox/Haliburton peut fonctionner. Des profils qui sont complémentaires donc avantageux pour l’épanouissement de ces deux joueurs. Un échantillon statistique pour cette saison qui mérite d’être plus exhaustif mais intéressant. Maintenant, il y a une impression inverse sur le terrain malgré les chiffres. Ce qui pose vraiment question, c’est le démarrage poussif de la saison de Fox. Il suffirait qu’il retrouve ses sensations pour avoir un tout autre discours de la part de médias un brin malicieux.

La question du coaching peut aussi être mise en avant. C’est au rôle du coach de trouver des systèmes qui puissent permettre aux guards de s’épanouir, chose qui est faite d’ailleurs. Le jeu offensif se construit et se décide autour des guards. Peut-être qu’un peu de créativité et d’ajustements permettraient une meilleure symbiose entre nos deux jeunes joueurs.

On peut aussi poser la question du rôle de chacun. Même si Fox reste le leader (technique) de Sacramento, Il semblerait que la création en incombe de plus en plus à Haliburton. Son absence pour douleur dorsale s’est clairement faite remarquer dans le jeu offensif des Kings (Suns et Spurs). Une définition des rôles plus claire doit-elle être trouvée ?

Enfin, la chose à retenir est la suivante : tout va vite en NBA. Une confiance absolue peut se transformer en crainte poussive par le discours médiatique et quelques résultats en deçà. Parfois, il faut du temps pour que les choses démarrent réellement, c’est le cas étudié ici. 

Pour le moment, ne paniquons pas. Regardons si Fox confirme sa montée en température. Haliburton progressera au fur et à mesure, ne soyez pas trop dur envers lui. S’il y a bien une chose sur laquelle il faut encore un infime espoir, c’est bien ce duo.

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