La NBA vue de l’intérieur : interview de Bogdan Bogdanovic, partie 2


Voici la deuxième partie de l’interview de Bogdan Bogdanovic réalisée par le média serbe Sport Klub. Après s’être exprimé sur sa transition entre l’Europe et la NBA, l’arrière Serbe s’exprime plus en détails sur ce à quoi ressemble le jeu quand on évolue dans la Grande Ligue.

(Toujours) traduit du Serbe par Marko, un fidèle follower de Sacramento Kings France.

82 matchs par saison c’est énorme et il n’y a pas beaucoup de temps pour une analyse détaillée de l’adversaire. A quoi ressemblent les préparations ?

En NBA il existe une routine que tu essaies de garder toute l’année. Les entraineurs comme les joueurs, tout le monde à son rituel. Par exemple, réveil, déjeuner, massage, thérapie, repos.

Donc tous les jours sont pareils pour que l’organisme s’habitue. Du coup, les entrainements sont plus faciles et tu peux passer plus de temps à essayer de progresser.
Durant la saison on regarde les actions d’autres équipes mais aussi les nôtres où on a fait des erreurs. Chaque entraineur est différent et Joerger donnait chaque jour une séance vidéo pendant 15 ou 20 minutes.

Notre vision aux Kings est que nous avons la liberté totale. Nous tenions a dépasser chacun et que nous ayons une meilleure condition physique et qu’on utilise cela dans le 4ème quart quand la fatigue se fait sentir. C’étais le plan de l’organisation et ils voulaient voir si on pouvait le faire dans ce style de jeu. C’était une véritable réussite

Toutefois notre prochain étape est de mettre plus de règles pour avoir plus d’options dans les fins de matchs serrées. J’ai personnellement plus l’habitude de ce jeu-là. Tu cherches tes solutions toute la saison et à la fin tu sais exactement qui, quoi et où. J’ai des coéquipiers très intelligents et qui possède un QI basket élevé. Je suis certain qu’on maitrisera cette prochaine étape et qu’on sera une meilleure équipe.

Quels sont les schémas défensifs en NBA et à quoi ça ressemble aux Kings ?

On joue pas mal du « shadow », on défend le drop et ensuite on aide. Ca change seulement quand tu joues face à Curry, Durant et des joueurs comme ça. La défense se prépare spécialement pour ce genre de match mais nous faisions beaucoup cela au talent et au feeling. C’était notre objectif en nous développant entre nous, mais nous sommes conscient qu’il faut que l’on bosse notre communication pour améliorer la défense.

Orienter vers la mauvais direction sur la main gauche, la défense « ice » du pick-and-roll, on faisait ça aussi. On est une équipe en devenir et l’organisation voulait voir quelles étaient les limites. Je suis sûr qu’on en entreprendra davantage la saison prochaine.

L’intervieweur demande à Bogdan qui étaient les joueurs les plus difficiles à défendre, il cite Lou Williams pour la saison dernière et James Harden pour celle-ci. Ensuite il lui demande pourquoi eux.

Lou Williams car tout fonctionne différemment chez lui et il a une excellente lecture du jeu. Durant car on peut pas le laisser seul une seule seconde. Harden il n’y a pas grande chose que la défense puisse faire quand il se libère un espace pour shooter.

Shumpert m’expliquait ça : « Quand tu joues face à des joueurs de ce calibre, tu essaies de ne pas faire de grosses fautes, de ne pas être en retard, lui va mettre ses paniers mais toi tu essaie de le gêner autant que tu peux ».

Qui était le meilleur défenseur pour toi et qu’est ce qui fait un bon défenseur en dehors des capacités physiques et de l’envie ?

La bonne lecture du jeu, arriver à suivre le défenseur et être constant.

Définitivement Klay Thompson est le meilleur défenseur que j’ai croisé. Il a le physique et si il veut il joue vraiment bien, le truc c’est qu’il en veut toujours. Disons que notre pivot Willie Cauley Stein – il peut être le meilleur défenseur de la NBA, il peut suivre tout le monde, mais il n’a pas le focus de jouer tout le temps comme il faut et ca l’empêche de passer un palier. Klay joue chaque match et sa défense n’influence pas son attaque pendant que l’attaque de Willie influence sa défense, ce qui ne devrait pas arriver.

Après 2 saisons avec Dave Joerger. C’est Luke Walton qui reprend les Kings, as-tu eu l’occasion de discuter avec lui ?

Oui, un nouvel entraineur qui a eu la même vision que nous aux Lakers. Ils forcent le jeu rapide avec beaucoup de 3 points et je pense qu’il est bon pour nous car il est ambitieux. Il sera impliqué et c’est le plus important. Il va continuer la philosophie de laisser la liberté au joueurs en installant des systèmes et de la discipline. On a pas encore discuter de mon rôle, j’irai bientôt au US pour la Summer League et on verra tout en détail.

La saison prochaine est la dernière sur ton contrat aux Kings, est-ce que cela te met la pression ?

J’ai pas trop de pression, honnêtement. Je joue au basket parce que j’aime vraiment ça et je me fous pas dans la tête combien d’argent je dois gagner. J’ai toujours vu l’argent comme quelque chose qui vient avec le basket et je tiens à profiter de chaque seconde. C’est pas non plus que je ne regarde pas combien je vais gagner car c’est mon travail finalement. Je joue mon jeu, je profite du basket et c’est pas une expression quand je le dis. Quoiqu’on verra, peut-être qu’il y aura de la pression quand je rentrerai aux US (rigole), c’est pas exclu, mais jamais jusqu’ici je n’ai ressenti cette pression alors que je sortais de contrats aussi au Partizan et au Fenerbahce. Non, j’ai mon rythme de progression sur lequel je savais que je pourrais compter à l’avenir.

Pour moi ça a marché, pour d’autres non. Leur investissement et les entrainements n’étaient pas bons. Certains étaient plus investis et plus travailleurs, mais ils n’ont pas réussi car la victoire dans un match important compte aussi. Il y aussi la chance comme facteur de réussite. Il y a certaines choses que l’on ne peut pas maitriser. Si tout était programmé genre : 100 abdos, 100 pompes et t’as 50% au shoot, on ferait tous pareil. C’est une lutte entre personnes, je dois gagner à chaque match contre l’adversaire et sans cesse prouver ma valeur pour rester au haut niveau.

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