Les Sacramento Kings : entre honte et apathie


« Je n’ai jamais été autant déçu en 34 ans de carrière en NBA ». Les mots d’Alvin Gentry posent un sentiment que l’entièreté de la Kings Nation partage. La déception est la maitresse de ces lieux depuis 15 ans. Cette seizième saison a la sensation de la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

La Kings Nation n’arrive plus à être énervée ou même être dans ce sentiment de dépression intense connu depuis la fin de la période dorée. Elle semble tout bonnement apathique, rongée par la honte de voir une équipe aussi lamentablement jouer.

La voie de la défaite

La défaite contre les Grizzlies (127-102) ne fait qu’accentuer le constat fait depuis 2 ans maintenant. Cet effectif doit exploser, sous peine de réellement lâcher l’affaire.

On le dira jamais assez, nous essayons tant bien que mal de vous apporter les nouvelles et parfois un brin d’optimisme pour certains. Pourtant, il y a quelque chose de nouveau qui apparait au sein des coeurs des fans : l’apathie.

Les nombreux articles écrits sur la situation interne à la franchise ainsi que sur le jeu de l’équipe vous dressent ce tableau. Même les plus habitués, les fans de longue date, commencent eux aussi à sombrer dans cette insensibilité.

Les résultats se ressemblent, les mêmes prestations sont visibles chaque soir. Pas d’envie, pas d’organisation, pas de défense et des séquences de jeu inimaginables tant elles paraissent absurdes. Il est temps que tout cela s’arrête n’est-ce pas ? C’est ce qu’un management censé devrait dire, c’est ce qu’il aurait dû faire l’année dernière. 

Des statistiques pitoyables

Faisons un point sur les statistiques de l’équipe :

  • Offensive rating de 108.9 (18ème NBA)
  • Defensive Rating de 113.1 (29ème NBA)
  • Net Rating de -4.2 (25ème NBA)
  • 44.5 rebonds/match au total (23ème au rebond défensif, 9ème au rebond offensif)
  • 22.4 passes décisives/match (24ème NBA)
  • 14.6 balles perdues (11ème équipe NBA qui perd le + de ballons)
  • 33.6% à 3pts de moyenne (24ème NBA)
  • 22.6 lancers francs tentés/match (3ème NBA) pour 75.6% de rentrés (25ème NBA)

Cela permet de faire l’analyse de ce que nous pouvons voir chaque soir sur le terrain.

Nous avons le 18ème offensive rating de la ligue alors que nous mettons 109.9 points/match (10ème). Nous sommes sur des bases offensives vraiment justes. Cela peut s’expliquer aussi par une incapacité à créer pour les autres, à faire tourner le ballon. 

La statistique qui permet de le voir est celle des passes décisives/match. Nous sommes l’une des pires équipes. Il y a une difficulté monstre à jouer collectivement. Beaucoup d’individualités sortent mais peu de collectif donc. Cela correspond au jeu proposé sur les parquets. Les pertes de balles nous coûtent cher, trop cher par rapport à notre rendement collectif (1.53 de ratio PD/BP, 24ème NBA).

Nous sommes la troisième équipe à tenter le plus de lancers-francs par match (je suis le premier étonné). Toutefois, notre inconsistance à la ligne gâche complètement cette opportunité (étant parmi les pires de la NBA). Je ne parlerai pas de la statistique au périmètre tant elle est insupportable (surtout quand on connait les délires de Vivek par rapport aux Warriors).

Quant à la défense, inutile de s’attarder dessus. Quand on pense que nous voulions être dans le top 15 alors que nous n’arrivons même pas à être dans le top 25. Il est difficile de savoir quoi faire, rire ou pleurer.

Elle se vérifie aussi par la moyenne de points que nous laissons aux adversaires en seconde chance (15.8 pts/match, 2ème NBA), sur les turnovers (18.7 pts/match, 2ème NBA) ou encore dans le secteur intérieur (53.8 pts/match, 1er NBA, record)

Pas de changement de cap…?

Pourtant, comme annoncé, aucune nouvelle ne vient contrebalancer le sentiment déjà émis par Sam Amick et James Ham. Les exécutifs croient toujours en cet effectif au moment où nous parlons.

Comment ? À quel moment peut-on croire, après un tiers de la saison et un bilan de 13 victoires pour 21 défaites, que ce roster ira loin ? Cette ligne directrice défie toutes les lois de la raison. Or, nous y sommes encore et toujours.

Monte McNair a beau être le General Manager, il y a un sentiment d’impuissance de sa part face à cette situation. Les fans attendent désespérément un changement, un mouvement, en vain. Sam Amick a énoncé la logique Kings dans le dernier The Carmichael Dave Show de décembre : si mouvement il y a, il sera imprévisible.

Imprévisible ? Oui. Depuis quand un trade venant des Kings s’est fait lorsque les rumeurs autour d’eux étaient à leur pic ? La logique ici est que peu importe les rumeurs, si mouvement il y a, il ne faudra pas se fier à celles-ci. Les exécutifs des autres franchises NBA attendent pourtant du mouvement dans la capitale californienne. On peut aussi dire que c’était déjà le cas lors de la Trade Deadline précédente. On connaît le résultat.

Que faire ? Eh bien, mise à part nous lamenter et exprimer tout notre dégout face à la pauvreté de l’ambition des Kings, pas grand chose. Vous pouvez regarder du basketball par exemple. Il existe 29 autres franchises capables d’être plus excitantes que les Kings dans leurs projets (faites attention aux Pistons quand même).

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