La saison touche bientôt à sa fin et les Kings vont bientôt retrouver leur canapé de la postseason, à regarder les collègues se battre pendant les playoffs. Nous regarderons bien évidemment la loterie qui arrivera pendant le mois de mai. Toutefois, même si la saison a connu des hauts et (surtout) des bas, elle a été interessante sur quelques points.
L’ascension de De’Aaron Fox en tant que candidat all-star, l’explosion de Richaun Holmes comme le meilleur pivot two-way intéressant mais surtout la première saison d’un jeune joueur d’Iowa State du nom de Tyrese Haliburton.
Le jeune rookie sélectionné avec le pick 12 de la draft 2020 par les Sacramento Kings arrivait dans une franchise en quête de playoffs depuis maintenant 15 ans. Il y avait beaucoup d’espoirs autour de lui, avec l’envie d’avoir un joueur intéressant ou en tout cas considéré comme tel, non seulement dans sa vision du jeu mais aussi dans son intelligence sur le parquet. Sa blessure au poignet, qui lui a coûté des matchs lors de sa dernière saison universitaire, n’a pas empêché les Kings de miser sur lui et de le considérer comme une pièce importante de l’équipe. Très vite, la pré-saison nous donnait les prémices de ce qui aillait se produire avec monsieur Haliburton et ce que l’on peut dire, c’est que l’on était pas prêt.
Disponible, intelligent, un impact direct sur les matchs, il a étonné sur et en dehors des parquets. Nous rencontrons une personne avec comme principal objectif d’aider l’équipe à gagner. Cette envie de la gagne qui manque tant dans le nord de la Californie et qui ferait du bien à une fanbase qui est en manque d’engouement pour son équipe. Nous parlons d’un rookie dans le top 3 du titre de rookie de l’année, avec des statistiques tout à fait honnêtes comme 12.8 pts, 3.1 rbds, 5 pds, 1.3 stls à 41.1% à 3 pts pour 5 tentatives par match.
Au-delà du point de vue statistique qui peut paraitre juste suffisant, il y a l’attitude, la tendance qu’il donne à son équipe et l’impact qu’il a sur elle. Lorsqu’il est sur le terrain, il fluidifie l’attaque et donne un tout autre panel de solutions pour marquer (offensive +/- située à 1.8). Il a montré plusieurs fois qu’il pouvait être décisif en fin de match (coucou les Raptors, les Celtics, les Bulls). Sa défense sur un adversaire direct reste à travailler malgré le fait qu’elle reste plutôt honnête pour une première saison en NBA. Là où la différence se fait, c’est dans l’intelligence du placement, dans ce renforcement de la défense au niveau collectif (et les Kings en ont bien besoin). Une petite interception par-ci, un contre bien senti par là et un close-out plus tard, le jeune rookie tire rapidement son épingle du jeu.
Au-delà du rookie de l’année, dont on espère une bonne surprise malgré une propagande avancée de la ligue pour une certaine fourmi du Minnesota (très doué aussi qui plus est), c’est un questionnement qui se joue sur le long terme. Quel peut être le plafond de Tyrese Haliburton ? Peut-il passer au niveau supérieur dès sa deuxième saison ou faudra-t-il s’armer de patience pour qu’il puisse pleinement s’exprimer ? « Plutôt anodine comme question » me direz-vous.
Toutefois, il ne faut pas oublier que le combo guard a atterri chez les Kings, une franchise qui en assez du mot « patience », ne serait-ce qu’à l’écrit ou à l’écoute. Les fans veulent revenir sur la carte NBA autrement que par le côté comique.
Bien sûr, Tyrese a bénéficié de toute la bienveillance de la fanbase car il était inespéré qu’il atteigne un niveau aussi épatant dès sa première saison. Nous pourrions prendre l’exemple d’un ailier fort qui est actuellement sur le bas-coté et qui n’a pas eu cette chance. Contextes différents, nous vous l’accordons. En revanche, après la lune de miel quasiment parfaite en première saison, la seconde risque d’être moins luxuriante avec une ligue au courant des points forts du futur sophomore et des attentes plus hautes de la part des Kings. Nous savons que le joueur est bien au courant et qu’il va surement travailler certaines petites choses qui peuvent encore lui faire défaut : son agressivité, son touché près du cercle mais surtout son physique, son handle et ses drives.
En a-t-il les moyens ? Si l’on en croit l’interview exclusive de Sam Amick pour The Athletic, le jeune homme en a clairement les ambitions car il souhaite ni plus, ni moins devenir l’un des plus grands.
Lorsque l’on en vient à ma carrière ? Je veux être un champion. Je veux être un Hall of famer. Je veux être excellent. Je veux être l’un des meilleurs, tu vois ce que je veux dire ? Je veux que les futures générations parlent de mes aptitudes en tant que joueur de basket.
via Sam Amick (The Athletic)
En tout cas, nous te le souhaitons ardemment. Ce qui nous marque, c’est surtout cette envie de bien faire, de tout donner sur un terrain de basket afin d’accéder au but ultime de tout compétiteur : gagner. Il fait partie de cette caste de joueurs, prête à tout pour arracher la victoire. Cela s’est traduit dans certaines phases de la saison régulière.
Néanmoins, les Kings restent les Kings et leur culture de la lose arrive toujours à reprendre le dessus. Peut-être qu’un jour, monsieur Haliburton accompagné d’un renard tout aussi envieux de victoires arriveront à inverser cette constante et à changer le destin de cette franchise. Encore faut-il que celle-ci puisse avoir un projet allant plus loin qu’une simple place en play-in.
Source photo : Sacramento Kings