Histoires de Draft #1 : Pervis Ellison


Présents en NBA depuis sa création en 1949, les Kings de Sacramento, ou Rochester Royals à l’époque, ont eu de nombreuses opportunités de drafter les meilleurs (ou les pires) prospects universitaires. Kings France lance sa nouvelle série dans laquelle on retrace ensemble l’histoire des Kings via les joueurs qui ont découvert la grande ligue à Sacramento (ou à Cincinnati). 

Le Madison Square Garden est plein à craquer en ce mardi 27 juin 1989, soir de draft NBA. La Mecque du basket-ball se prépare à voir arriver sur son estrade les futurs superstars de demain. David Stern est prêt à les accueillir en prime-time, pour la première fois de l’histoire de la ligue. C’est Sacramento qui est « on the clock » avec le premier choix de cette édition de la draft. 

Un joueur star en NCAA

Pervis Ellison, pivot de 2 mètres 06 et de 95 kilos, est appelé par le commissioner de la NBA pour enfiler la première casquette de la soirée, celle des Kings. L’intérieur vient de sortir de 4 années de haute facture dans le programme de Louisville où il a affiché une ligne de stats de 15.8 points, 8.4 rebonds, 2.4 passes, 1.3 interception ainsi que 2.8 contres. « Never Nervous Pervis », comme il était surnommé en NCAA, remporte le titre national dès sa première saison universitaire, durant laquelle il est également couronné du titre de MOP (Most Oustanding Player) du Final Four 1986. 

Son arrivée en NBA suscite un vrai engouement dans la capitale californienne, qui a hâte de le voir à l’oeuvre au poste 5. Sortant d’une saison en 27-55, le roster est dépourvu de pivot de haut niveau, le titulaire se nommant LaSalle Thompson, un joueur solide mais voué aux basses besognes dans une équipe NBA. Pervis Ellison, se blesse durant l’été lui empêchant de démarrer sa saison dès le premier match des Kings. 

Des débuts NBA compliqués

Les fans de Sacramento n’ont pas à ronger leur frein longtemps puisque pour le 6ème match de la saison, Pervis Ellison est enfin là, en tenue et prêt à jouer pour prouver au monde son statut de n°1 de la draft précédente. Et quoi de mieux comme première scène pour s’illustrer que l’ARCO Arena de Sacramento face aux Chicago Bulls de Michael Jordan et Scottie Pippen. Néanmoins, tout ne se passe pas prévu pour le rookie, qui ne jouera que 13 minutes en sortie de banc, le temps pour lui de marquer 6 points (à 2/4 au tir et 2/3 aux LF), de capter 2 rebonds ainsi que de claquer un contre. 

Cette première saison nous permettra de voir un joueur limité offensivement et qui finalement domine moins que prévu sous les cercles. Mais le gros point noir de Pervis Ellison cette saison-là restera les blessures qui l’auront éloigné des terrains pendant 48 matchs. Ces absences fréquentes lui vaudront le surnom « Out of Service Pervis », une inspiration de son coéquipier Danny Ainge. Sur les 34 matchs joués par Ellison cette saison-là, il vivra l’entre-deux seulement 22 fois. Avec un temps de jeu de 25.5 minutes de moyenne par match, Pervis Ellison propose une feuilles de stats de 8 points, 5.8 rebonds, 1.9 passe et 1.7 contre par match. Décevant pour un premier choix de draft. 

Entre deux eaux

Après une première année très décevante du côté de Sactown, le management des Kings décide de l’envoyer aux Washington Bullets dans un trade impliquant 3 équipes, 4 joueurs et 4 picks. Lors de sa saison sophomore, Ellison progresse un petit peu dans les statistiques mais surtout dans les matchs joués puisqu’il foule les parquets 76 fois. La 3ème saison du joueur est celle de la consécration pour lui. Il est élu MIP après avoir rendu une feuille de stats de 20 points, 11.2 rebonds, 2.9 passes et 2.7 contres en 38 minutes de jeu. Devenu indispensable dans l’équipe des Bullets, la NBA a l’impression de découvrir un nouveau joueur tant le joueur en manque de confiance de Sacramento est loin. Sa troisième saison dans la capitale est du niveau de celle d’avant malgré une baisse de ses stats et de son nombre de matchs joués. 

La saison 93-94 de l’intérieur commence à montrer les faiblesses flagrantes du joueur. Il joue 10 minutes de moins par match et ses stats deviennent très faibles : il devient un simple joueur de rotation dans une équipe qui ne connait pas les play-offs. Après 4 saisons aux Bullets, le joueur est coupé et signe dans la foulée à Boston où il joue pendant 6 ans, ne connaissant que 4 matchs de play-offs. Les Celtics ne le re-signent finalement pas en 2000. L’intérieur signe aux Sonics avec lesquels il ne jouera que 2 mois et seulement 9 matchs (avec seulement 4.4 minutes de moyenne, par match).

De star NCAA à first pick de draft à joueur moyen de rotation, voilà l’histoire de Pervis Ellison, l’un des plus gros busts de l’histoire de la NBA. Les Kings ont le talent pour se ridiculiser le soir de la draft mais « Out of Service Pervis » reste aujourd’hui un exemple des mauvaises histoires de draft à Sacramento. Pour rappel, les Kings auraient pu voir arriver un All-Star (Sean Elliott, Glen Rice, Tim Hardaway, Dana Barros, Shawn Kemp, par exemple) ou un Hall-of-Famer (Vlade Divac).

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