Les Kings et leurs fans : un divorce qui se profile ?


Depuis 2006, les Sacramento Kings sont en quête d’un retour en playoffs. À partir du 16 mai, cela fera 15 ans que la franchise pourpre n’aura pas vu un match de postseason.

15 ans. 15 ans de médiocrité, d’inaction, d’inconsistence mais surtout de peine pour les fans. Elle s’accentue de saison en saison, sans que ces derniers ne perdent foi en leur équipe. L’espoir de pouvoir rugir pour la première fois dans un Golden1 center qui n’a toujours pas vu l’ombre d’un 1er tour. Notre réputation en NBA n’est plus à faire tant l’inconsistance, l’impossibilité de développer des jeunes joueurs ou ne serait-ce qu’un projet cohérent et compétitif sont prouvées.  

Cette saison 2020-2021 est une nouvelle désillusion, une énième déception qui vient s’ajouter aux précédentes. Ce qui est prenant, c’est surtout l’apathie générale de la fanbase californienne. Une résignation à l’échec qui se montre de plus en plus claire et un rejet des Kings dans leur globalité. Que ce soit envers l’équipe, le coach, le management, les décideurs et les propriétaires, tous sont concernés. Toutefois, nous souhaitons tenir compte de quelque chose qui va au-delà de cette saison.  

Il est temps d’aller plus loin que cette idée de « chance » d’avoir une franchise dans la ville de Sacramento. Les fans locaux et internationaux des Kings (oui ça existe) demandent enfin de sortir de cette période du sauvetage in extremis par le rachat de Vivek Ranadivé en 2013. Oui, la capitale californienne est détentrice d’une équipe NBA et je dis bien « détentrice ». Quand bien même elle appartient matériellement à une personne, elle est aussi la propriété des fans qui chérissent et qui font vivre cette communauté autour de #SacramentoProud. N’est-ce pas Mark Jones qui énonce les mots suivants « Together, we are SacramentoProud » ? Néanmoins, ne serait-il pas temps de vouloir plus que cela ?  

Comme vous le savez, La rédaction de Sacramento Kings France et les nombreux articles, lives que nous avons pu écrire et produire ont pour but d’être impartiaux, de saluer la qualité de jeu lorsqu’elle est présente mais aussi de critiquer les contre-performances de l’équipe. Toutefois, nous restons des fans, des passionnés. Quelque soit la visibilité que nous offre les réseaux sociaux, ce fait ne changera pas. En revanche, certains médias et journalistes locaux restent dans une optique nonchalante, où critiquer les décisions internes en plus des performances sportives n’est pas à l’ordre du jour. La franchise privilégie et soutient ceux ne créant pas de vagues ou de polémiques autour de ce qui se passe en interne. Nous avons le droit, fans des Kings, d’avoir une couverture complète sur la franchise, dans le positif comme dans le négatif.

Une autre rupture qui apparaît plus forte est celle que la franchise et les médias créent autour d’elle concernant la Kings Nation en les prenant à partie, en les blâmant de tous les mots ou en prétextant qu’ils ne méritent pas une équipe NBA. Non, elle ne doit pas être en porte à faux concernant la direction exécrable du secteur sportif. Oui, elle mérite une équipe mais bien plus que cela, elle mérite une équipe COMPÉTITIVE. Une équipe qui se donne les moyens de devenir meilleure. Une équipe avec un management compétent et la construction d’un plan menant à ce qui compte le plus dans tout sport : gagner. Une équipe qui souhaite redonner à cette communauté passionnée qui supporte, chérie et encaisse depuis maintenant 15 ans.

Enfin, les dernières décisions en date continuent de creuser un fossé entre ceux qui prennent les décisions et ceux ne voulant qu’être fans. Une « interdiction » de la présence de certains médias « dissidents », le retour d’un public bâillonné par un protocole sanitaire (et on ne parle pas des masques qui sont importants, mais bien de l’interdiction d’huer) et enfin un coach qui se complait dans ses décisions illogiques et exécrables. Tout cela dans une saison dont on est en droit de ne plus rien attendre lorsque l’on regarde les piètres prestations de notre équipe sur le terrain, où l’envie n’est plus là. Malgré les résultats, de nouveaux fans émergent et viennent donner leurs émotions, que ce soit des cris de joie ou des larmes. J’en fais personnellement parti, étant fan des Kings depuis 5 ans.

Tous ces mots pour quoi au final ? Pour prévenir d’une chose : la communauté des Kings a beau être fidèle, loyale et engagée, elle se lasse. Il n’est pas ici question d’écouter à la lettre les dires des nombreux fans qui ne restent que des amateurs sportifs. Il est néanmoins vital de comprendre et d’entendre cette fatigue, cette frustration et cette colère. Elles nous animent depuis plus d’une décennie. Il est temps que les propriétaires se rendent compte de la chance d’avoir cette communauté autour du basketball de Sacramento.  

S’il y a bien une chose primordiale en NBA, notamment dans le divertissement qu’elle propose, c’est bien la présence des fans et les communautés qui font vivre les franchises. La pandémie confirme ce fait. Mesdames, messieurs les propriétaires, vous êtes en train d’annihiler cette présence et sans vouloir être déplaisant, c’est la dernière chose qu’il reste à cette franchise. Prenez-en conscience avant qu’il ne soit trop tard.


Crédit photo : Randall Benton / AP Photo

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