Histoires de Draft #2 : Thomas Robinson


Présents en NBA depuis sa création en 1949, les Kings de Sacramento, ou Rochester Royals à l’époque, ont eu de nombreuses opportunités de drafter les meilleurs (ou les pires) prospects universitaires. Kings France lance sa nouvelle série dans laquelle on retrace ensemble l’histoire des Kings via les joueurs qui ont découvert la grande ligue à Sacramento (ou à Cincinnati).

Anthony Davis, Bradley Beal, Damian Lillard, Draymond Green ou encore Khris Middleton, voici un florilège des stars actuelles de la NBA dont le nom a résonné un soir de juin 2012 au Prudential Center de Newark, New Jersey. Cependant, les Kings de Sacramento, qui possèdent le cinquième choix, décident de sélectionner un intérieur venu de l’université de Kansas, Thomas Robinson. A posteriori, encore un très bon choix de draft de la part des Kings. 

Une carrière NCAA surprenante

À son arrivée aux Jayhawks de Kansas en 2009, Thomas Robinson n’a rien du futur lottery pick en NBA. En effet, le joueur est loin d’avoir crevé l’écran dans son lycée du New Hampshire. Une fois en université, le joueur goûtera les joies du banc pour ses deux premières saisons, cumulant 3 titularisations (sur 66 possibles) sur cette période. Mais il profite de ce temps-là pour travailler dur et à force de persévérance, il crève l’écran pendant la saison 2011-2012. Il devient la superstar de son équipe qui termine deuxième de sa conférence avec un bilan de 16-2 (derrière North Carolina, porté par l’actuel King Harrison Barnes). Les Jayhawks atteignent la finale du Final Four cette année-là mais ils doivent s’incliner face au Kentucky d’Anthony Davis, futur n°1 de la Draft. Lors de cette finale, Robinson continue de crever l’écran avec un gros double-double, 18 points et 17 rebonds. 

Thomas Robinson réalise une saison incroyable, inscrivant 17.7 rebonds, prenant 11.9 rebonds et contrant presque 2 fois par match. Cela lui permet d’être nommé dans la All-America First Team  aux côtés d’Anthony Davis (Kentucky), de Doug McDermott (Creighton), de Draymond Green (Michigan State) et de Jared Sullinger (Ohio State). Après une saison de telle facture, l’intérieur décide de faire l’impasse sur sa quatrième saison NCAA afin de se déclarer pour la draft 2012. 

Rencontre avec Jonas Jerebko

Dans les classements pré-draft, le joueur de Kansas apparaît entre les places 4 et 6, même si il est attendu de la part des Cavaliers qu’ils le sélectionnent avec leur quatrième choix de draft. Dans la majorité des mocks drafts, les Kings semblent destiner à pick un ailier de UNC du nom de… Harrison Barnes. Mais en ce 28 juin 2012, Cleveland surprend son monde en sélectionnant Dion Waiters, en provenance de Syracuse. Et voilà que Sacramento se voit offrir un boulevard pour sélectionner le prodige qui vient de mettre la NCAA à ses pieds. « With the sixth pick of the 2012 NBA draft, the Sacramento Kings sélect… forward Thomas Robinson, from Kansas University » et c’est avec ces mots-là que la Kings Nation voit ce qu’elle pense être sa raquette du futur se former avec ce poste 4 rookie mais dominant et Demarcus Cousins, qui rentre dans sa 3ème année NBA. 

Que nenni. Thomas Robinson ne s’adapte pas du tout à la NBA durant cette première saison n’inscrivant que que 4.8 points par match en seulement 15 minutes. Il ne convainc jamais dans une équipe de bas de tableau dans laquelle les jeunes recrues possèdent du temps de jeu. Son seul fait d’arme à Sacramento reste sa rencontre avec Jonas Jerebko (alors joueur des Pistons) le 7 novembre 2012, une semaine après son arrivée dans la Grande Ligue. Ce jour-là, l’intérieur des Kings envoie un coup de coude dans la gorge de son adversaire direct. Robinson est expulsé dans la foulée et est suspendu les deux matchs suivants. Légèrement avant la trade deadline, Thomas Robinson est envoyé aux Rockets avec Francisco Garcia et Tyler Honeycutt (quel joie d’être supporter des Kings en 2012 !) tandis que Cole Aldrich, Toney Douglas et Patrick Patterson atterrissent dans la capitale californienne. 

Après ce trade, le joueur enchaîne les déménagements, passant par Portland, Philadelphie, Brooklyn et Los Angeles (avec les Lakers). Il ne s’impose jamais en NBA et quitte la ligue dans l’anonymat total en 2017 à l’âge de 25 ans.

Découverte du monde

Après cet échec cuisant dans la plus grande ligue de basket, Thomas Robinson décide de tenter sa chance en EuroLeague et plus précisément en Russie à Khimki. Il joue en moyenne 15 minutes par match et ne s’impose jamais. L’intérieur découvre ensuite la Chine, aux Fly Dragons de Beikong, où il réalise des stats honnêtes (22 points/14 rebonds/2 passes par match) mais n’empêche pas le bilan famélique de son équipe (8 victoires pour 38 défaites) avant de découvrir le Sichuan pour défendre les Blue Whales, équipe avec un bilan similaire. Après son voyage en Asie, Robinson tente de se redonner une chance en Europe, à Khimki puis pour Basaksehir (Istanbul), deux équipes où il ne convaincra jamais. Actuellement, le « prodige » de 2012 est âgé de 30 ans et découvre les joies de la Korean Basketball League avec les couleurs des Seoul Samsung Thunders. 

Thomas Robinson a été drafté par les Kings avec la lourde mission de ramener Sacramento au haut niveau avec le jeune DeMarcus Cousins. Actuellement, le joueur est devenu un argument pour appuyer la théorie selon laquelle Sacramento ne sait pas choisir ses jeunes joueurs lors de la cérémonie annuelle. L’intérieur est l’un des plus gros « bust » de la NBA et les punchlines continuent à fleurir dans la capitale californienne suite à cet horrible choix de draft.

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